Parcoursup bientôt supprimée ? Décryptage d'une proposition de loi choc
Imaginez un monde sans Parcoursup, où l’angoisse de la sélection et des listes d’attente ferait place à un droit garanti d’accéder à l’université, sans filtre, pour chaque nouveau bachelier. Ce scénario, qui semblait encore inimaginable il y a peu, prend aujourd’hui une tournure politique : le groupe La France Insoumise (LFI) a déposé une proposition de loi visant à abolir la plateforme nationale de gestion des vœux dans l’enseignement supérieur.
Pourquoi remettre en cause Parcoursup ?
Dans sa proposition de loi, les députés de La France Insoumise critiquent ouvertement Parcoursup. Les auteurs du texte dénoncent le manque de transparence de la plateforme, notamment le recours à des algorithmes et des critères parfois non explicités ou inaccessibles. Ils estiment que la promesse d’un algorithme neutre et d’une procédure équitable masque en réalité un tri sans justification compréhensible pour les candidats et leurs familles.
Le groupe LFI met également en avant l’impact psychologique négatif de Parcoursup sur les lycéens et leurs familles. L’attente des résultats, la multiplication des réponses conditionnelles (« oui si », listes d’attente, refus non justifiés) génèrent un moment « anxiogène » selon les députés.
La suppression de Parcoursup est aussi motivée par le retour au principe fondamental du droit à l’accès à l’université pour tout titulaire du baccalauréat, « sans sélection, ni tri préalable ». La sélection par dossier est dénoncée comme une rupture avec l’esprit d’égalité des chances porté historiquement par l’université française.
Ce que prévoit la proposition de loi LFI
La proposition, déposée à l’Assemblée nationale, a pour ambition de supprimer purement et simplement Parcoursup au profit d’un modèle garantissant l’admission dans la filière choisie à tout titulaire du baccalauréat (ou diplôme équivalent). Concrètement, il s’agit de :
- mettre fin à l’usage d’une plateforme centralisée de sélection ;
- redonner à chaque bachelier la liberté de s’inscrire dans l’établissement public de son choix. Toutefois, en cas de dépassement des capacités d’accueil, les inscriptions seraient régulées par le recteur chancelier, en fonction du lieu de résidence, de la situation familiale et de l’ordre des préférences du candidat.
Pour LFI, cette réforme restaurerait l’égalité des chances et replacerait l’université dans sa mission première : ouvrir le savoir et les compétences au plus grand nombre.
Mais avant de bousculer le quotidien des lycéens, ce texte devra franchir toutes les étapes du parlement :
- Étude en commission à l’Assemblée nationale, où il peut être amendé et débattu en profondeur.
- Passage en séance publique devant tous les députés, avec possibilité d’adoption ou de rejet.
- Transmission au Sénat : si le texte est adopté à l’Assemblée, il est examiné par les sénateurs, qui peuvent à leur tour le modifier ou s’y opposer.
- Navette parlementaire : la loi peut faire plusieurs allers-retours entre les deux chambres, chaque amendement ou désaccord étant examiné.
- Adoption finale et promulgation : si l’accord est trouvé, la loi est validée, puis promulguée.